vendredi

Les mois défilent, et les repères se perdent. Tout ne se résume qu'en une succession de distractions ponctuelles. Il y a elles, la base, et à côté plus que des figurants. Ce désir d'attachement, mais les liens se nouent et se dénouent, échappant au contrôle et à la compréhension. Accumulation d'événements transitoires, n'importe quel divertissement pour éviter de se retrouver seul avec soi-même. Courir et courir pour ne plus réfléchir. Et quand on s'arrête pour reprendre notre souffle, à minuit passé, les mélodies s'enchainent sur les larmes qui coulent sur l'oreiller, et les quatre murs tournoient. Tout ce dont on se souviendra, ce sera les quelques cigarettes consommées sur les terrasses des cafés en fin d'après-midi, et le goût amer du vieux pape qu'on enfile sans réticence sur les marches le soir. Les visages s'effacent déjà derrière les nouveaux qui prennent leur place. Malgré les promesses, il y a trop d'amitiés choisies, trop de lumières embuées; trop d'instants fugitifs pour ne pas oublier.
rip AF